RN 4 – Risques littoraux : recul du trait de côte, submersion marine, avancée dunaire

 Mise à jour : décembre 2021

Celine TRMAL, Cerema

 

Sommaire :

 

1 – Définitions

Le recul du trait de côte

Il se traduit par le déplacement, vers l’intérieur des terres, de la limite entre le domaine marin et le domaine continental.

Le trait de côte pourrait se définir simplement comme la limite entre la terre et la mer. Cependant selon le type de côte considéré et sitôt que nous cherchons à tracer cette « limite », la notion de trait de côte devient plus complexe et peut se caractériser de différentes façons, à l’aide de plusieurs marqueurs et en fonction des données disponibles :

  • la limite de végétation ;
  • le pied ou le sommet d’une falaise (rocheuse ou sableuse) ;
  • la ligne d’intersection de la surface topographique avec le niveau des plus hautes mers astronomiques (définition du Shom) ;
  • un ouvrage de protection construit le long du littoral ;
  • etc…

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http://observatoires-littoral.developpement-durable.gouv.fr/qu-est-ce-que-le-trait-de-cote-r25.html

 

 

La submersion marine

La submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et/ou marégraphiques défavorables, (forte dépression, vent de mer, pleine mer de coefficient de marée élevé).

Trois modes de submersion marine sont distingués :

  • submersion par débordement, lorsque le niveau marin est supérieur à la cote de crête des ouvrages ou du terrain naturel ;
  • submersion par franchissements de paquets de mer liés aux vagues, lorsque après déferlement de la houle, les paquets de mer dépassent la cote de crête des ouvrages ou du terrain naturel ;
  • submersion par rupture du système de protection, lorsque les terrains situés en arrière sont en dessous du niveau marin : défaillance d’un ouvrage de protection ou formation de brèche dans un cordon naturel, suite à l’attaque de la houle, au mauvais entretien d’un ouvrage, à une érosion chronique intensive, au phénomène de surverse, à un déséquilibre sédimentaire du cordon naturel, etc.

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Guide méthodologique : Plan de prévention des risques littoraux, DGPR, 2014

 

 

Les avancées dunaires

Par avancée dunaire, on entend la progression d’un front de dune vers l’intérieur des terres. Ce phénomène résulte du déplacement du sable sous l’effet du vent. Il s’observe en milieu côtier où des stocks sédimentaires sont disponibles.

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2 – Nature, causes et effets

2.1  Le recul du trait de côte

La mobilité du trait de côte est naturelle. Elle résulte de l’action des éléments naturels (fluctuations du niveau des eaux, vents, courants et agitations, etc.) sur les structures littorales. Les effets peuvent être renforcés par des actions humaines, en particulier le long des côtes sableuses. La surfréquentation des cordons dunaires près des plages détruit la végétation ou empêche son développement et expose ainsi le sable à l’action érosive du vent. Mais les ouvrages côtiers et les extractions de matériaux interviennent aussi en modifiant les échanges sédimentaires.

En 2018, les travaux menés par le Cerema dans le cadre de la Stratégie Nationale de Gestion Intégrée du Trait de Côte ont mis en évidence que près de 20% des côtes françaises sont soumises au recul. 300 km de côtes métropolitaines présentent une vitesse de recul supérieure à 50 cm/an (http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/acces-aux-donnees-r556.html). Cela a pour conséquence de générer des risques dans les zones à enjeux, ainsi selon le Cerema (2019) de 3 800 à 31 800 bâtiments pourraient être atteints par le recul du trait de côte à l’échéance 2100 suivant les scénarios étudiés (CEREMA, 2019. Évaluation prospective des enjeux affectés par le recul du trait de côte).

Il convient de distinguer les différents types d’érosion qui conduisent au recul des zones basses meubles et à celui des falaises.

Dans le cas des côtes basses, l’érosion marine résulte d’un déficit chronique et généralisé du bilan sédimentaire depuis la période historique, comme en témoigne le recul de la côte aquitaine, même s’il n’est peut-être pas totalement généralisable, connu depuis l’époque gallo-romaine. Il est évalué localement à plus de 2 m/an en moyenne et beaucoup plus lors des tempêtes et les zones de recul les plus importantes depuis les relevés de 1825 laissent apparaître des déplacements pouvant atteindre entre 100 et 150 mètres sur cent cinquante ans.

Phénomène discontinu dans l’espace et dans le temps, le recul du trait de côte résulte des actions des vagues déferlantes qui peuvent être amplifiées par l’élévation temporaire du niveau marin (marée et surcote) et/ou son élévation durable (eustatisme). D’autres paramètres comme les stocks sédimentaires, les courants marins et les actions anthropiques peuvent accentuer le recul du trait de côte.

Dans le cas des côtes à falaises, l’évolution est plus complexe car les influences continentales peuvent s’ajouter aux actions de la mer. On distingue deux types de recul selon les conditions géologiques et hydrogéologiques :

  • un recul par effondrement d’un pan de falaise surplombant dont le pied a été sapé par les vagues. Si cette érosion est négligeable pour les falaises granitiques, en revanche, le recul est rapidement dommageable pour les falaises calcaires, en particulier crayeuses qui peuvent régresser, comme au pays de Caux, de 0,30 m en moyenne par an. Ces dernières subissent aussi une érosion par dissolution, l’eau de mer creusant des alvéoles ou même des taffonis (cavités profondes). De plus, l’action biologique peut parfois être intense : les mollusques lithophages, les oursins, certains spongiaires et certaines algues percent, creusent et découpent la falaise et la roche finit par se fragmenter ;
  • un recul par glissement, dû à la nature argileuse des roches telles que les marnes, ou résultant de leur structure (pendage des couches vers le vide et fracturation). Mais les eaux continentales (eaux pluviales et usées dont les rejets ne sont pas maîtrisés) ont souvent un rôle déterminant dans le déclenchement des mouvements.

De plus, lors des grandes tempêtes, les falaises peuvent être déstabilisée par les vagues déferlantes, injectant de l’eau sous forte pression et caillassant leur pied (par ex. avec les silex fournis par la craie).

En France, les côtes à falaises représentent la moitié (54 %) des environnements naturels rencontrés par les profils de l’indicateur national d’érosion côtière (Cerema, 2018). Ces côtes présentent généralement une évolution très faible à l’échelle du front de falaise mais comme dit précédemment leur évolution est souvent ponctuellement brutale lors de glissements ou d’écroulements en masse, cependant Sur la période d’étude de l’indicateur national, des reculs du trait de côte sont observés sur seulement 6 % de ces profils.

 

2.2  Les submersions marines

Elles envahissent les terrains situés en-dessous du niveau des plus hautes mers mais aussi parfois les terrains « protégés » par les digues si les projections d’eaux marines franchissent les ouvrages de protection, a fortiori lors des tempêtes. Elles apparaissent à la suite de la rupture ou de la destruction d’un cordon dunaire, mais aussi du débordement ou de la rupture d’ouvrages de protection (digues).

Des tsunamis, provoqués lors de glissements sous-marins ou de séismes, peuvent aussi envahir le littoral, mais n’étant pas un événement météorologique on ne parle pas de submersion marine.

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Voir la fiche RN6 : Séismes et tsunami

 

L’inondation résultante de l’événement météorologique est en principe de courte durée : de quelques heures à quelques dizaines d’heures, dépend de la durée de la tempête et de la marée. L’inondation peut localement perdurer selon la perméabilité du sol et les possibilités d’évacuation naturelle de l’eau ; dans le cas contraire, l’inondation peut localement persister plusieurs jours. Elle se traduit également par l’invasion de biens bâtis et de terrains agricoles par des eaux salées particulièrement agressives. De plus, lorsque la submersion résulte de la rupture du cordon dunaire, les eaux marines peuvent véhiculer d’importantes quantités de sédiments qui se déposent en épandage de tempête, par exemple sur des terres agricoles qui deviennent temporairement inexploitables. Enfin, en cas de franchissement d’ouvrages de protection, les paquets de mer projettent des sables et des galets aux effets dommageables sur les fronts de mer urbanisés.

En outre mer, les cyclones provoquent des submersions marines importantes, du fait des houles cycloniques de période longue, donc énergétique et de la surcote météorologique exacerbée par la dépression importante et le déplacement rapide du cyclone.

 

2.3  Les avancées dunaires

Les dunes littorales sont par nature l’objet de constants changements sous l’action de la mer et du vent. Ce milieu, original et fragile, recèle aussi de nombreux « habitats » d’intérêt communautaire qu’il s‘agit de préserver. Paysage très attractif, il est soumis à une pression humaine croissante, notamment touristique.

Celles-ci peuvent être sujettes à une grande mobilité, comme ce fut le cas en particulier durant la période froide dite du « petit âge glaciaire », vers les années 1500-1800. Après de nombreux essais de maitrise du phénomène au XVIIIe siècle, c’est sous l’impulsion de l’Etat qu’au XIXe siècle, fut entreprise la fixation des dunes mobiles : en effet, la majeure partie des dunes littorales atlantiques a été alors reboisée pour lutter contre l’envahissement des cultures et des villages par les sables, tout en permettant la mise en valeur de ces terrains par la production de bois de pin maritime et de résine.

Le cordon dunaire s’organise en bandes plus ou moins parallèles à la côte dont les principales sont le haut de plage, le cordon mobile, la dune fixée et la dune boisée, chacune pouvant être subdivisée. Ces espaces sont interdépendants. Tout changement sur la face externe induit une chaîne de réactions sur la face interne. Par exemple, une tendance à la stabilisation du cordon littoral entraîne une progression du front forestier pionnier et inversement.

Les dunes bordières non boisées, en plus de leur rôle protecteur de la forêt dunaire, constitue un écosystème de haute valeur patrimoniale, un stock sableux régulateur du bilan sédimentaire côtier et un amortisseur de l’érosion marine.

Sur les côtes atlantiques, les vents dominants (marins) ont tendance à transférer le sable de la plage vers la dune puis de la dune vers l’intérieur des terres. En revanche sur les côtes méditerranéennes, les vents dominants (vents de terre) engendrent un transfert important de sédiments de la partie émergée vers la partie immergée.

La gestion des dunes littorales s’inscrit dans les grands principes de la gestion multifonctionnelle car il faut concilier les fonctions économiques, écologiques et sociales. Le gestionnaire vise à répondre de façon conjointe à l’objectif de protection contre le risque d’ensablement et celui de la conservation d’écosystèmes et de paysages rares et fragiles. Pour approfondir le sujet, se référer au « Guide de gestion des dunes et des plages associées » (ONF, 2018).

De plus, à l’objectif d’éviter le risque d’ensablement de l’arrière-pays, il faut aussi répondre à celui de réduire le déficit sédimentaire de la plage, principale cause du recul des côtes.

 

Les effets de ces phénomènes sur les enjeux

Parmi les risques naturels, ceux liés aux submersions marines ou au recul du trait de côte sont aujourd’hui en France grandissants du fait de l’installation croissante des populations en zones côtières. L’anthropisation du littoral a donc accentué sa vulnérabilité aux phénomènes de submersion marine survenant lors de tempêtes. Les zones côtières sont caractérisées par une forte densité de population. Ainsi, pour la France, la densité de population des communes littorales est deux fois et demi supérieure à la densité moyenne métropolitaine.

La population permanente des communes littorales métropolitaines était de 6,1 millions de personnes au 1er janvier 2006, soit 9,9 % de la population totale sur environ 4 % du territoire, cette part étant sensiblement la même depuis le début des années 80. A ce chiffre s’ajoute une population touristique importante hébergée dans les résidences secondaires, les hôtels et les campings.

Les enjeux en termes de sites écologiques d’intérêt faunistique et floristique (Natura 2000, etc. ) exposés à un risque de submersion marine d’occurrence centennale sont répartis sur environ 380 000 ha pour la seule métropole (Cetmef-Cete, 2008).

Le ministère en charge de l’Environnement estime que les terrains situés à moins de 250 m des côtes métropolitaines en érosion sont pour un quart des sols urbanisés et artificialisés, pour un autre quart des terres agricoles ou arables et pour la moitié restante des zones naturelles, parfois de grande importance écologique ou/et touristique.

 

2.4  Le changement climatique

Le changement climatique modifiera le niveau moyen de la mer, le régime des tempêtes, la hauteur des vagues, le régime des surcotes, le régime des précipitations, l’acidification des océans et la température de surface de l’eau.

Le GIEC prévoit dans son dernier rapport (AR6, 2021) une élévation du niveau marin mondial pour plusieurs scénarios.

Pour le scénario intermédiaire (SSP2 -4.5) l’élévation par rapport au niveau 1995-2014 est la suivante :

  • en 2050 + 21 cm (plage probable 18-26 cm)
  • en 2100 + 56 cm (plage probable 44-76 cm).

Pour le scénario de développement basé sur les énergies fossiles (SSP5 -8.5) cela donne :

  • en 2050 + 23 cm (plage probable 20-30 cm)
  • en 2100 + 0.77 cm (plage probable 63-102 cm).

Malgré les incertitudes, confirmées par différentes méthodes de calcul, la tendance globale sera au recul du rivage par montée des eaux. Les zones les plus vulnérables sont les deltas comme la Camargue, les zones estuariennes et les zones de marais et lagunaires. Par ailleurs, compte tenu de l’impact de l’élévation du niveau moyen de la mer sur les ouvrages maritimes, il faut s’attendre à devoir les adapter pour qu’ils résistent et qu’ils demeurent efficaces en attachant une attention particulière aux évolutions bathymétriques. Il convient d’engager des réflexions pour envisager plusieurs scénarios d’adaptation, y compris la recomposition spatiale le cas échéant à un horizon pertinent.

Dans son plan national d’adaptation au changement climatique adopté en juillet 2011,  le gouvernement a prévu, entre autres mesures, le renforcement de l’observation des côtes françaises pour prévenir les risques de submersion.

picto-pdfSynthèse du rapport AR6 du GIEC publié le 09/08/2021 : Synthèse vulgarisée du résumé aux décideurs du groupe de travail I de l’AR6
https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2021/08/Synthese_Rapport-AR6-du-GIEC_09-08-2021_Shifters.pdf

 

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Adaptation de la France au changement climatique. Ministère de le Transition écologique.
https://www.ecologie.gouv.fr/adaptation-france-au-changement-climatique

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3 – Mesures de prévention des recul du trait de côte, submersion marine et avancée dunaire

Deux ans après le passage de la tempête Xynthia [1] le 28 février 2010 (54 morts) dans les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime, l’Etat a mis en place un certain nombre d’actions. Elles s’articulent principalement autour de deux stratégies : la stratégie de gestion des risques d’inondation et la stratégie de gestion intégrée du trait de côte.

On y retrouve les outils relatifs à la prévention : programmes d’action de prévention des inondations, mise en œuvre de la directive inondations, installation d’une commission mixte inondations, plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) prioritaires, création d’une nouvelle vigilance météo « vagues-submersions marines »), de la protection (confortement des ouvrages de protection) et de la culture et la mémoire du risque (pose de repère de limite de submersion marine et consécutivement à la tempête « Xynthia », création d’un modèle spécifique relatif à cet évènement réalisé en collaboration avec la Monnaie de Paris).

Un programme spécifique au littoral propose une gestion intégrée des risques littoraux (submersions marines et estuariennes, érosion…) qui s’articulera avec le plan national d’adaptation au changement climatique, avec la stratégie nationale de gestion du trait de côte, du recul stratégique et de la défense contre la mer et avec la gestion particulière des estuaires et des zones lagunaires ou poldérisées. L’objectif est d’inciter les différents territoires à bâtir des projets de prévention des risques liés aux submersions marines, aux inondations par ruissellement ou crues soudaines et aux ruptures de digues fluviales ou maritimes, par une démarche pragmatique, partant de projets ponctuels ou plus globaux mais sur des zones cohérentes vis-à-vis du risque. Ce plan anticipe la mise en œuvre de la future stratégie nationale de gestion des risques d’inondation, cadre général défini en application de la loi portant engagement national pour l’environnement (LENE).

Suite à la mise en œuvre du plan de submersion rapide, les préfets avaient identifié les communes pour lesquelles un plan de prévention des risques  littoraux prévisibles (PPRL) devait être établi en priorité. Fin 2012, ceux-ci étaient en cours de réalisation sur ces 303 communes. Fin 2018, 288 communes avaient un PPRL approuvé. Ils bénéficient des données de topographie fine acquises dans le cadre d’une convention passée entre le ministère en charge de l’Environnement et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).

Dans le cadre du PSR, l’Etat avait également lancé un programme global  d’état des lieux  des  ouvrages et des systèmes de protection maritimes pour contrôler leur fiabilité  et engager leur renforcement, en partenariat avec les collectivités territoriales et les maîtres d’ouvrages.

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Fiche DGa8 : Les ouvrages de protection collective contre les risques naturels

 

A noter que la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles modifie le contexte institutionnel concernant la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) : attribution aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre substitués à leurs communes membres d’une nouvelle compétence en ce domaine ; mise en place d’un financement dédié ; renforcement du rôle des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) et création d’établissements publics d’aménagement et de gestion de l’eau.

En parallèle, la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGITC) a été mise en place en 2012 pour mieux anticiper les évolutions du littoral et faciliter l’adaptation des territoires à ces changements. Elle a vocation à renforcer la résilience des espaces littoraux en s’appuyant sur le rôle des milieux naturels côtiers, véritables atouts pour atténuer l’effet de phénomènes naturels (submersion marine, érosion, inondation, etc.). Des actions concrètes ont permis :

  • le développement et la diffusion de connaissances à travers notamment la création d’un indicateur national d’érosion côtière (Cerema, 2018), la publication d’une synthèse des connaissances disponibles sur les dynamiques littorales (disponible sur le site du Cerema) et le lancement de la mise en réseau des observatoires du trait de côte ;
  • l’accompagnement de démarches locales à travers des appels à projets ;
  • l’insertion de la gestion du trait de côte dans les stratégies et documents de planification en matière de prévention des risques et d’aménagements du littoral.

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MTE, Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte: vers la relocalisation des activités et des biens, 2017, 28 p.  http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/sngitc_pg2017-2019_web_cle73e4c7.pdf

 

3.1 La connaissance du phénomène, de l’aléa et des enjeux

La connaissance des risques littoraux doit être envisagée d’un point de vue naturaliste, à l’échelle d’une entité géographique qui présente des critères géologiques, morphologiques et hydrodynamiques homogènes, combinés aux spécificités de l’occupation des sols. Sa délimitation dépend aussi de la nature et des caractéristiques des enjeux.

Ces différents systèmes côtiers sont interdépendants et très mobiles, ils évoluent en fonction des agents géologiques (héritage des périodes glaciaires récentes, variations du niveau marin…), dynamiques (houle, vent, marée) et anthropiques (urbanisation…).

L’aménagement et la gestion à long terme de vastes secteurs du littoral français dépendent d’une meilleure connaissance et d’une meilleure prévision de l’évolution des côtes.

Sur les parties les plus sensibles aux risques littoraux, des observatoires ont généralement été constitués afin d’assurer un suivi de l’évolution physique des côtes et mettre à disposition de tous les acteurs concernés un outil d’aide à la décision et à la gestion, par exemple celui constitué en Aquitaine dans le cadre d’un large partenariat régional.

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Site de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine

 

 

3.1.1  Le recul du trait de côte

Pour les côtes basses, la limite du bassin résulte de l’évolution de l’unité ou cellule hydrosédimentaire (voir § 2.3 ci-avant) déterminée par les conditions de circulation des sédiments. Pour les côtes à falaises dont l’évolution est commandée à la fois par des facteurs continentaux et par l’attaque de la mer, elle s’appuie sur des composantes morphologiques, géologiques et hydrodynamique.

L’aléa recul de trait s’étudie souvent en effectuant dans un premier temps une analyse diachronique d’un ou plusieurs marqueurs du trait de côte (cf définition http://observatoires-littoral.developpement-durable.gouv.fr/qu-est-ce-que-le-trait-de-cote-r25.html). Cette analyse livre des taux d’évolution passés. Des projections des tendances passées à une échéance donnée, éventuellement modulées si ces tendances ne sont plus représentatives des tendances à venir, sont cartographiées pour définir la zone soumise à l’aléa. Un recul susceptible d’intervenir lors d’un événement ponctuel majeur (recul de zone basse meuble lors de tempête ou effondrement brutal) peut être rajouté. Des éléments méthodologiques sont disponibles dans le guide PPRL de 2014.

Pour les versants littoraux dont l’évolution procède par glissements localisés, il convient d’analyser le rôle des caractéristiques intrinsèques du versant (nature, spécificités géomécaniques des terrains), des facteurs externes (apport d’eau par précipitations ou défaut de maîtrise des eaux superficielles et des rejets, surcharges, séismes etc.) et de la mer qui remet perpétuellement en cause la recherche d’équilibre du versant par son action érosive, s’opposant à la constitution d’une butée de pied naturelle.

Enfin, le recul des côtes à falaises peut engendrer des dangers pour les personnes, aussi bien sur la corniche qu’en pied de falaise exposé aux chutes de blocs, aux coulées boueuses et aux glissements.

 

3.1.2  La submersion marine

L’évaluation de l’aléa submersion marine consiste à étudier la zone submergée par la mer pour un événement d’une occurrence donnée (par ex. centennal ou historique si celui-ci est supérieur dans le cadre des PPRL). Elle inclut les paramètres météorologiques et marégraphiques. Il est intéressant de cartographier les hauteurs d’eau atteintes ainsi que les vitesses du courant. Les ouvrages de défense sont intégrés aux modélisations hydrodynamiques suivant plusieurs scénarios : tenus, brèches et/ou effacement.

Suite à la tempête Xynthia, le cadre méthodologique d’élaboration des PPRL a été revu. La circulaire du 27 juillet 2011 et le guide de 2014, relatifs à la prise en compte du risque de submersion marine dans les plans de prévention des risques littoraux prévisibles (PPRL), en fixent les grands principes, en particulier ceux qui définissent le périmètre du PPRL, l’aléa de submersion marine et l’incidence des ouvrages de protection. Il ainsi préconisé depuis 2011 de prendre en compte deux scénarios, un dit « de référence » et un dit « à 2100 » qui prend en compte l’élévation du niveau de la mer au changement climatique.

Afin d’améliorer la connaissance des zones soumises à la submersion marine, des levés par laser aéroporté (LIDAR) ont été réalisés sur la quasi-totalité des côtes françaises par l’IGN. Sur de nombreux littoraux cette acquisition a été complétée par des levés bathymétriques LIDAR par le SHOM. La fusion de ces 2 produits par l’IGN et le SHOM, nommée Litto3D, permet d’avoir un modèle numérique de terrain de référence, continu terre-mer précis.

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Page sur le projet Litto3D® sur le site de l’IGN.

 

 

3.2  La surveillance, la prévision, la vigilance et l’alerte

En octobre 2011, Météo France a mis en place une nouvelle vigilance météorologique intitulée « vagues-submersion » afin d’anticiper au mieux l’arrivée de vagues significatives et de niveaux marins hauts sur le littoral et de renforcer la protection des populations face aux submersions marines.

En cas de vigilance orange ou rouge, actualisée au moins deux fois par 24h (6h et 16h) liée à un phénomène de « vagues-submersion« , Météo France dispense en ligne toute une série de conseils de comportements à l’adresse des habitants du bord de mer (ou du long d’un estuaire), des plaisanciers (des baigneurs, des plongeurs, des promeneurs) et des professionnels de la mer (des pêcheurs,…). Des données de prévision quantifiées des phénomènes marins (vagues, niveaux marins, vent…) sont consultables sur le site data.shom.fr

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Carte de vigilance pour la métropole, sur le site de Météo-France.

 

3.3  L’éducation et l’information préventive

La protection des populations saisonnières vis-à-vis des risques naturels présents ou émergents passe par une meilleure information sur la nature des dangers auxquels elles sont susceptibles d’être exposées et sur les comportements à tenir en cas d’évènement. Ces populations développent une vulnérabilité spécifique. Leur moindre connaissance du territoire et de la nature des risques (ampleur, fréquence, localisation…) peut induire pour les touristes une autoprotection inadaptée, une ignorance des outils de vigilance et d’alerte, voire de mauvais réflexes, en cas de crise. Parmi les touristes, les étrangers accèdent encore plus difficilement à l’information, du fait des barrières linguistiques mais aussi de leur méconnaissance des structures et des organisations françaises. Une enquête a montré que les étrangers identifient moins bien que les Français les périodes à risques et les conséquences potentielles de ces risques et  près de trois étrangers sur quatre ignorent les cartes de Météo France.

Les résidents permanents, en revanche, bénéficient souvent d’une expérience, d’une culture locale du risque et de moyens classiques d’information : repères d’inondations historiques, bulletin municipal, enquêtes publiques pour les documents spécifiques risques ou d’urbanisme intégrant les risques, réunions publiques organisées par le maire qui doit également définir les lieux d’installation d’affiches préventives, en particulier dans les établissements recevant du public comme les établissements hôteliers, etc.

Par ailleurs, dans les campings, le gestionnaire doit informer les occupants des consignes de sécurité et des mesures de sauvegarde à observer, afficher les informations sur les consignes de sécurité, et tenir à disposition un exemplaire du cahier des prescriptions de sécurité (art. R125-15 du Code de l’environnement ; voir fiche R5 : Sécurité des terrains de camping et de caravanage). En complément, il est de l’initiative locale de développer une communication plus spécifique. Il pourra s’agir de diffuser des brochures dans d’autres langues, d’adapter les modes, les lieux et surtout les dates de diffusion d’information. L’affichage des consignes de sécurité par des pictogrammes est un moyen aussi efficace de diffuser cette information sans avoir à s’inquiéter de la langue.

Plus récemment, les nouvelles obligations d’information des locataires, en cas d’existence d’un PPRN, s’appliquent pour les locations saisonnières et visent à sensibiliser les touristes dès la signature du bail.

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voir fiches  DGi1 : Information préventive des populations, et DGi4 : Information des acquéreurs et des locataires d’un bien immobilier).

 

3.4  La prise en compte des risques dans l’aménagement et l’urbanisme

Depuis des décennies, des pans entiers de l’économie nationale reposent sur la « fixité » du trait de côte. Mais l’idée que l’on peut le fixer  partout,  devenue illusoire, est abandonnée. Il est désormais admis que la recomposition spatiale  du bord de mer doit aussi être envisager pour s’adapter aux conséquences du changement climatique, en particulier la hausse du niveau moyen de la mer.

Des espaces de respiration de la plage sont nécessaires pour ne pas entraver les variations morphologiques naturelles saisonnières de la plage. En période hivernale, les coups de mer entrainent le sable depuis la plage vers les petits fonds. Le système dunaire apporte alors un stock supplémentaire de sable pour recharger la plage. A l’inverse, en période estivale, un transport de sable depuis le large vers la plage s’opère. Le vent peut alors contribuer à l’engraissement de la dune. Cet équilibre naturel jouera vraisemblablement un rôle important dans l’adaptation des systèmes plage-dune à la hausse du niveau de la mer due au changement climatique.

Différents outils permettent une prise en compte du risque dans le développement des territoires littoraux : la loi littoral, les schémas de mise en valeur de la mer, les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux, les schémas de cohérence territoriale (SCoT), les PLU, les PPR,les directives territoriales d’aménagement (DTA) et les nouveaux outils qui seront apportés par la loi Climat et Résilience, promulguée en août 2021.

L’élaboration des PPRL permet de définir des règles de constructibilité en tenant compte de la grille d’aléa, de la typologie des enjeux, des règles de constructibilité dans les zones submersibles avec une prise en compte des spécificités de l’aléa submersion marine (phénomène violent, marnage, érosion associée…).

Le PPRL doit être réalisé à une échelle géographique présentant une cohérence hydrosédimentaire (voir § 2.3 ci-avant). Il doit, dans la mesure du possible, traiter simultanément tous les aléas qui impactent le bassin de risque considéré : submersion marine, érosion du trait de côte et migration dunaire, voire le cas échéant les autres phénomènes d’inondation concomitants (débordement de cours d’eau pour les zones estuariennes, mascaret, ruissellement, aggravation d’inondation fluviale par barrage des écoulements dû à la surcote marine).

La maîtrise de l’urbanisation dans les zones à fort risque, et en particulier l’arrêt de l’ouverture à l’urbanisation de zones basses aujourd’hui non urbanisées, est posée comme un des fondamentaux du plan.

En cas de menace pour la vie humaine, des mesures immédiates devront être prises pour interdire tout accroissement de population dans les zones à risque fort. Il sera rappelé que, en l’attente de l’élaboration d’un PPRN, l’article R.111-2 du Code de l’urbanisme permet de refuser ou d’assortir de prescriptions un permis de construire ou d’aménager qui comporterait un risque pour la sécurité publique.

 

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Fiche DGa1 : Prise en compte du risque dans les outils d’urbanisme

 

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Fiche DGa3 : Plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) et Plan de prévention des risques miniers (PPRM)

 

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Circulaire DEVP1119962C du 27 juillet 2011 relative à la prise en compte du risque de submersion marine dans les plans de prévention des risques naturels littoraux. Téléchargeable ici en PDF

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Décret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prévention des risques concernant les « aléas débordement de cours d’eau et submersion marine » https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038730822/

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MEDDE, Guide méthodologique : Plan de prévention des risques littoraux, 2013, 168 p. Téléchargeable ici en PDF

 

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CEPRI, Le maire face au risque d’inondation : agir en l’absence de PPRI (PLU, carte communale, PC, CU), 2008, 30 p. Téléchargeable ici en PDF et sur le site du CEPRI

 

3.5  La réduction de la vulnérabilité au niveau des enjeux

Sur un certain nombre de fronts de mer urbains qui sont actuellement menacés par le recul du trait de côte et/ou par les submersions marines et pour lesquels le coût de la défense – nettement supérieur à la valeur des biens défendus – ne sera plus supportable par la collectivité, ou si la sécurité des personnes ne peut être atteinte, il faudra envisager un réaménagement du front de mer. Il est possible que soit effectué à moyen terme un choix de réalignement stratégique.

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Fiche DGa5 : Outils fonciers pour délocalisation de biens gravement menacés

 

Le fonds Barnier (FPRNM) peut soutenir les phases d’étude de stratégies de réduction des risques à mener au niveau des collectivités mais également des travaux de réduction de la vulnérabilité à mener au niveau des particuliers, notamment lorsque ces territoires sont couverts par un PPR ou un PAPI.

Il est envisagé, si les conditions d’éligibilité sont remplies par ailleurs, de travailler sur des opérations programmées de l’amélioration de l’habitat (OPAH) résilient, c’est-à-dire ayant pour vocation de réhabiliter des logements permettant de mettre en sûreté les résidents permanents  de zones de danger.

 

3.6 Les dispositifs de protection collective

On peut constater que l’accélération de l’érosion côtière (marine et géologique) est parfois provoquée par des altérations d’origine humaine (digues et ouvrages de protection inappropriés, nettoyage excessif de plages, prélèvements de matériaux sableux, accentuation de l’imperméabilisation des sols et donc des écoulements hydrauliques, fréquentation touristique massive non maîtrisée, etc.).

Les limites physiques maintenant mieux connues des ouvrages de défense contre la mer et la meilleure connaissance des milieux et de leurs interactions, conduisent à faire évoluer les   méthodes de gestion du trait de côte dans une perspective de développement durable. Il est illusoire de vouloir lutter à tout prix contre un phénomène naturel – l’érosion – quand il n’y a pas d’enjeu notable sur les activités humaines ou économiques.

La stratégie de protection repose sur des mesures qui peuvent être complémentaires associant par exemple défense temporaire et défense permanente ou génie civil et génie biologique.

Sur les côtes basses meubles, dans les zones à forts enjeux, des travaux de génie civil tels construction d’épis, de brise-lames ou le rechargement des plages en matériaux d’apport sont quelque fois réalisés pour fixer le trait de côte. La réparation, et/ou le rehaussement de digues peuvent aussi être envisagés. Dans les zones à faibles enjeux, des techniques plus douces, visant à utiliser, par des opérations de génie écologique, les éléments naturels (vent, etc.) pour piéger le sable au maximum près de sa source et intégrant l’aménagement de cheminements piétonniers canalisés par des palissades, sont utilisées au niveau des cordons dunaires.

Pour les côtes à falaises, le recours aux techniques classiques de prévention des mouvements de terrain est la règle (confortement de parois, collecte des eaux de surface, etc.

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Fiche RN3 : Mouvements de terrain

 

3.7  La préparation aux situations de crise

En ce qui concerne les communes susceptibles d’avoir à gérer une situation de crise, il ne peut être que recommandé aux maires concernés d’établir et de faire vivre un plan communal de sauvegarde (PCS –), même s’il n’est pas obligatoire, car la gestion de crise se prépare hors période de crise afin d’être apte à répondre à tous les aspects d’un tel épisode et dans toutes ses phases.Pour rappel le PCS est notamment obligatoire dès qu’il y a un PPR.

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Fiche R8 : Plan communal de sauvegarde

 

Il faut signaler l’organisation  au sein des directions départementales des territoires et de la mer (DDTM) d’une mission de référent départemental pour l’appui technique à la gestion des crises d’inondation, qui aidera le préfet, la cellule de crise et leurs correspondants à cibler les enjeux locaux et les dispositions adaptées en fonction des prévisions et vigilances.

Les dispositifs de prévision, de vigilance et d’avertissement ne trouvent leur sens que dans la mesure où ils sont exploités dans les plans ORSEC de gestion de crise. Ces plans, dont le principe est la modularité, se déclinent à tous les niveaux, de la famille avec les PFMS (plans familiaux de mise en sécurité) en passant par les PPMS (plans particuliers de mise en sûreté) pour les écoles, collèges et lycées, les PCS au niveau communal jusqu’aux dispositifs ORSEC départementaux et zonaux.

 

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Pour en savoir plus:

Cerema, 2018. Elaboration de l’indicateur national d’érosion côtière, disponible sur : http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/acces-aux-donnees-r556.html

Cerema, 2019. Évaluation prospective des enjeux affectés par le recul du trait de côte, 37 p.

MEDDE, 2014, Guide méthodologique : Plan de prévention des risques littoraux, 169 p.

MEDDTL, MIOMCTI, MEFI, MBCPFPRE, Plan submersions rapides (submersions rapides, crues soudaines et ruptures de digues), 2011, 79 p. Téléchargeable ici en pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Le_plan_submersion_rapide.pdf

MEDDTL, MIOMCTI, MEFI, MBCPFPRE . Bilan du Plan Submersions rapides : submersion marines, crues soudaines et ruptures de digues 2011-2016
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/170427__livret_Bilan_PSR.pdf

Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le climat. 2017. Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte. Programme d’actions 2017-2019
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/12004-1_Strat%C3%A9gie%20gestion%20trait%20de%20c%C3%B4te%202017_light.pdf

ONF, Favannec, J., Aménagement des forêts littorales : cas des forêts dunaires du littoral atlantique français

Revue forestière française, numéro spécial, 1999, 13p. Téléchargeable ici en pdf et sur le site de la Revue forestière française

ONF, 2018, Guide de gestion des dunes et des plages associées, téléchargeable : https://www.quae.com/produit/1367/9782759224838/guide-de-gestion-des-dunes-et-des-plages-associees

MEDDE, Cerema. 2015. Développer la connaissance et l’observation du trait de côte Contribution nationale pour une gestion intégrée
https://www.mer.gouv.fr/sites/default/files/2020-11/Extraits%20de%20la%20synth%C3%A8se.pdf


Note bas de page :

[1] A propos de la tempête Xynthia, les météorologues ont précisé que l’intensité des vents n’avait rien d’exceptionnel. C’est la conjonction locale de facteurs tels que l’orientation des vents, de la houle, d’une marée à fort coefficient, avec une occupation du sol particulièrement vulnérable, qui a provoqué le désastre.